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Puis, des pauvres reliques que j’avais retirées, avec bien de la peine, allez ! du mont-de-Piété de Caen, je fis, en les reportant au mont-de-piété de Paris, une autre somme de trois cents et quelques francs, qui suffit à acheter à perpétuité le terrain où était enterré notre petit Georges ; celui où était enterrée Marie était destiné à devenir la fosse commune du cimetière.

Cet argent n’a été réuni que vendredi 13, l’achat fut fait samedi 14, et voilà comment, mon bon ami, dimanche 15 je me mettais à six heures et demie en route pour le cimetière Montparnasse, afin de procéder à cette terrible cérémonie de l’exhumation.

M. Chapron, conservateur du cimetière, qui, dans cette circonstance si douloureuse pour nous, a mis tout ce que l’on peut mettre d’égards, de complaisance et de bonté, M. Chapron avait déjà fait fouiller la tombe de Marie jusqu’au cercueil, afin d’abréger un peu la dure épreuve que nous allions subir.

Craignant que Caroline ne fût trop douloureusement impressionnée, je la laissai avec mon frère près de la tombe de Georges, en lui disant :