Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/79

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Madame Senneville est à notre grande tragédienne ce qu’Œnone est à Phèdre :

La confidente.

Madame Senneville tenait la bible et la faisait sauter dans sa main.

— Bonjour, Luguet, bonjour, mes petits enfants, dit-elle. Je viens de la part de Rachel pour vous dire qu’elle est bien sensible à votre attention, chers enfants ; mais vous comprenez, une bible à une comédienne ! eh bien, elle aimerait mieux un autre souvenir, la moindre chose, un bijou que Dorval aurait porté.

— Madame, répondit Luguet avec un triste sourire, il n’y a plus de bijoux dans la maison, tous sont vendus ou au mont-de-piété.

— Comment, comment, il ne vous reste pas même cette paire de bracelets que Bénazet avait donnée dans le temps ?

— Rien ne reste, excepté une couronne d’or, qui a été offerte à Marie par le public de Toulouse, et...

Madame Senneville ne laissa point Luguet achever sa phrase.