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Je jetai un cri : je ne savais même point qu’elle fût malade.

Je me précipitai par les escaliers ; je me jetai dans une voiture en criant : Rue de Varennes.

Dix minutes après, je sonnais à la porte.

Luguet vint m’ouvrir le visage ruisselant de larmes.

— Mon Dieu ! lui dis-je, n’est-il plus temps ?

— Si fait ; mais hâtez-vous, elle vous attend.

J’entrai dans la chambre ; elle fit un effort pour me sourire et me tendre les bras.

— Ah ! c’est toi, me dit-elle, je savais bien que tu viendrais.

Je me jetai devant son lit en pleurant, la tête cachée dans les draps.

— Mes enfants, dit-elle, laissez-moi un instant seule avec lui, j’ai quelque chose à lui dire ; il vous rappellera bientôt, et vous ramènerez Merle. Je veux que tout le monde soit là quand je mourrai.

On sortit, me laissant seul avec elle.

— Quand tu mourras ! m’écriai-je ; mais tu vas donc mourir ?

Elle posa sa main sur mes cheveux.

— Eh ! mon Alexandre, me dit-elle, tu sais bien