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L’agonie dura trente-sept jours et trente-sept nuits.

Pendant trente-sept jours et trente-sept nuits, Luguet veilla au chevet de la mourante, dormant, quand il dormait, assis sur la seule chaise de la chambre, la tête appuyée sur le matelas.

Il n’y avait qu’un lit.

Tous les soins, tous, étaient rendus par lui à Dorval.

On n’avait pas d’argent pour prendre une garde.

Il changeait la malade de linge et de draps ; puis, dans la même chambre, il lavait et faisait sécher les draps, le linge, pour que Dorval eût le lendemain des draps blancs et une chemise blanche.

On n’avait pas d’argent pour payer une blanchisseuse.

On engageait ou l’on vendait, pour faire face aux dépenses qu’on ne pouvait pas absolument éviter, le peu de bijoux qui restaient.

Puis l’on écrivait à la pauvre Caroline, qui demandait des nouvelles des représentations et de la santé :

Tout va bien, nous jouons tous les soirs, et