Page:Dumas - La Dernière Année de Marie Dorval, 1855.djvu/32

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Une idée terrible lui traversa le cerveau. Était-elle devenue folle ?

Il entra.

Dorval, en effet, riait et chantait : la sœur de charité, effrayée, la lui montra du doigt.

Elle avait l’air d’ignorer complètement ce qui s’était passé, elle ne se tournait pas plus du côté du cadavre de l’enfant que d’un autre côté, et en voyant Luguet, elle ne lui parla que de la dernière pièce qu’il avait jouée au Palais-Royal.

Cet état dura trois jours.

On ne pouvait croire que le pauvre petit fût mort. Le père et la mère venaient voir à chaque instant s’il ne s’était pas réveillé du sommeil terrible.

Enfin, le troisième jour, il fallut songer à l’ensevelir.

Ce fut la grand-mère qui le mit au linceul, mais sans larmes, sans cris, sans sanglots, le rire sur les lèvres, comme si elle lui eût passé sa robe des dimanches pour l’emmener à la promenade avec elle.

On apporta la petite bière toute matelassée à l’intérieur.