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peur de le réveiller, elle gagnait à son tour le lit où, bien souvent, moins heureuse que l’enfant, les préoccupations de la vie matérielle la tenaient éveillée pendant de longues heures.


II


Cet enfant était tout pour Dorval.

Il avait trois ans et demi, il était, d’habitude, grave et sérieux. Il n’y avait rien d’étonnant à cela ; cette grande âme, qui descendait à lui, l’élevait en même temps à elle ; ils se rencontraient à moitié chemin, et alors, se trompant à son âge, à l’aspect de sa précoce raison, sa grand-mère lui parlait comme à un homme de vingt ans.

Dorval arrivait dans une ville avec le désir de jouer le soir ; la pauvre créature n’avait pas plus de temps à perdre que la fauvette qui doit nourrir toute sa couvée, — elle arrivait donc dans une ville avec le désir, plus que cela, avec le besoin de jouer le même soir. Elle quittait son vêtement de