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Et en effet, quand Dorval rentrait avec son sac d’argent et sa brassée de fleurs, elle entendait plus distinctement au fur et à mesure qu’elle montait l’escalier :

— Bravo, Dorval, bravo, Dorval, et le bruit que faisaient en se rapprochant deux mains d’enfant.

C’était Georges qui, réveillé par une secousse magnétique, applaudissait sa grand-mère de ses petites mains et de sa petite voix.

Et elle rentrait, elle jetait son sac d’argent sur la table, puis elle s’élançait sur le berceau de l’enfant, où elle faisait pleuvoir couronnes et bouquets, puis elle cherchait la blonde tête de son chérubin au milieu des fleurs, et elle l’embrassait avec une frénésie maternelle.

L’enfant jouait quelques minutes avec les bouquets et les couronnes, et puis il s’endormait sous les roses, les marguerites et les œillets.

Dorval prenait sa Bible, sa Bible qui ne la quittait jamais ; elle lisait une des prières qui lui servaient de sinet, elle embrassait son petit Georges au front, elle murmurait ces mots : « Dors, mon enfant Jésus ; » et, pas à pas, tout doucement, de