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Chateaubriand s’étonne de la quantité de larmes que contient l’œil des rois.

Pauvre artiste ! tu as eu un chagrin royal, car tu as bien pleuré !

Luguet eut un fils ; il reçut au baptême votre nom, ma sœur ; il le reçut en mémoire de vous, — on l’appela Georges.

Cet enfant était une merveille de beauté et d’intelligence, une de ces fleurs pleines de couleur et de parfum qui s’ouvrent au dernier souffle de la nuit et qui doivent être fauchées à l’aurore.

Vous avez dit les douleurs de Dorval vieillissant, vous avez montré la femme à la robe noire ; elle eut une robe couleur du ciel, la pauvre grand-mère, le jour où lui naquit cet enfant.

C’était, en effet, pour elle qu’il était né, et non pour son père et sa mère ; elle le prit dans ses bras le jour de sa naissance, et le garda en quelque sorte dans ses bras jusqu’au jour de sa mort.

À trois ans, Dorval l’emmena avec elle. Il est mort à quatre et demi. Elle allait faire une tournée dans le midi ; elle allait à Avignon, à Nîmes, à Perpignan, à Marseille.