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— Ils étaient sauvés peut-être, se dit-il, sans la coquetterie d’une femme. Le petit pied de cette courtisane les précipite au plus profond de l’abîme. Décidément, Dieu est avec nous !



CXXXI

LE SANG.


Madame Dubarry n’avait pas encore vu la porte de la maison se refermer derrière elle, que Balsamo remontait l’escalier dérobé et rentrait dans la chambre aux fourrures.

La conversation avec la comtesse avait été longue, et son empressement tenait à deux causes.

La première, le désir de voir Lorenza ; la seconde, la crainte que la jeune femme ne fût fatiguée : car, dans la vie nouvelle qu’il venait de lui faire, il ne pouvait y avoir place pour l’ennui ; fatiguée, en ce qu’elle pouvait passer, comme cela lui arrivait quelquefois, du sommeil magnétique à l’extase.

Or, à l’extase succédaient presque toujours des crises nerveuses qui brisaient Lorenza, si l’intervention du fluide réparateur ne venait pas ramener un équilibre satisfaisant entre les diverses fonctions de l’organisme.

Balsamo, après avoir refermé la porte, jeta donc rapidement les yeux sur le canapé où il avait laissé Lorenza. Elle n’y était plus.

Seulement, la fine mante de cachemire brodée de fleurs d’or, qui l’enveloppait comme une écharpe, était demeurée seule sur les coussins, comme un témoignage de son séjour dans l’appartement, de son repos sur ce meuble.

Balsamo demeura immobile, les yeux tendus vers le sofa vide. Peut-être Lorenza s’était-elle trouvé incommodée par une odeur étrange qui paraissait s’être répandue dans l’appartement