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dit : « Ne donnez à personne le moyen qui vous a réussi une fois, car il peut vous réussir deux fois. »

— Mais, duc…

— Le moyen a réussi, voilà tout. Et le roi est au plus mal avec tous les Taverney.

— Mais en vérité, duc, s’écria madame Dubarry, vous avez une façon de supposer les choses qui n’appartient qu’à vous.

— Ah ! vous ne croyez pas le roi brouillé avec les Taverney ? fit Richelieu en éludant la querelle.

— Ce n’est pas cela que je veux dire.

Richelieu essaya de prendre la main de la comtesse.

— Vous êtes un oiseau, dit-il.

— Et vous un serpent.

— Ah ! c’est bien ; une autre fois on s’empressera de vous apporter de bonnes nouvelles pour être récompensé ainsi.

— Mon oncle, détrompez-vous, dit vivement d’Aiguillon, qui avait senti toute la portée de la manœuvre de Richelieu, nul ne vous apprécie autant que madame la comtesse, et elle me le disait encore au moment où l’on vous a annoncé.

— Le fait est, dit le maréchal, que j’aime fort mes amis ; aussi ai-je voulu le premier vous apporter l’assurance de votre triomphe, comtesse. Savez-vous que Taverney le père voulait vendre sa fille au roi ?

— Mais c’est fait, je pense, dit madame Dubarry.

— Oh ! comtesse, que cet homme est adroit ! C’est lui qui est un serpent ; figurez-vous que, moi, je m’étais laissé endormir à ses contes d’amitié, de vieille fraternité d’armes. On me prend toujours par le cœur, moi ; et puis comment croire que cet Aristide de province viendra exprès à Paris pour essayer de couper l’herbe sous le pied à Jean Dubarry, c’est-à-dire au plus spirituel des hommes ? Il a, en vérité, fallu tout mon dévouement à vos intérêts, comtesse, pour me rendre un peu de bon sens et de clairvoyance : d’honneur, j’étais aveugle…

— Et c’est fini, à ce que vous dites du moins ? demanda madame Dubarry.

— Oh ! tout à fait fini, je vous en réponds. J’ai tancé si ver-