— Bon ! que dit ce maître Flageot ? et qu’est-ce que c’est, d’abord ?
— C’est un procureur, monseigneur.
— Après ?
— Eh bien, monsieur Flageot prétend que le roi lui-même ne s’en tirera pas.
— Oh ! oh ! qui donc fera obstacle au lion ?
— Ma foi, monseigneur, ce sera le rat !…
— Maître Flageot, alors !
— Il dit que oui.
— Et tu le crois ?
— Je crois toujours un procureur qui promet de faire du mal.
— Nous verrons, Rafté, les moyens de maître Flageot.
— C’est ce que je me dis, monseigneur.
— Viens donc souper pour que je me couche… Cela m’a tout retourné de voir que mon pauvre neveu n’était plus pair de France et ne serait pas ministre. On est oncle, Rafté, ou on ne l’est pas.
M. de Richelieu se mit à soupirer, et ensuite il se mit à rire.
— Vous avez pourtant bien ce qu’il faut pour être ministre, lui répliqua Rafté.
XCVIII
M. D’AIGUILLON PREND SA REVANCHE.
Le lendemain du jour où le terrible arrêt du parlement avait empli de bruit Paris et Versailles, lorsque l’attente était grande pour tout le monde de savoir quelle serait la suite de cet arrêt, M. le duc de Richelieu, qui s’était transporté à Versailles et avait repris sa vie régulière, vit entrer chez lui Rafté, tenant une lettre à la main. Le secrétaire flairait et pesait