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LIX

L’OBS.


Le cardinal de Rohan et Balsamo enfilèrent un petit escalier qui conduisait, parallèlement au grand, dans les salons du premier étage : là, sous une voûte, Balsamo trouva une porte qu’il ouvrit, et un corridor sombre apparut aux yeux du cardinal, qui s’y engagea résolument.

Balsamo referma la porte.

Au bruit que cette porte fit en se refermant, le cardinal regarda derrière lui avec une certaine émotion.

— Monseigneur, nous voici arrivés, dit Balsamo ; nous n’avons plus qu’à ouvrir devant nous et à refermer derrière nous cette dernière porte ; seulement ne vous étonnez point du son étrange qu’elle rendra, elle est en fer.

Le cardinal, que le bruit de la première porte avait fait tressaillir, fut heureux d’avoir été prévenu à temps, car les grincements métalliques des gonds et de la serrure eussent fait vibrer des nerfs moins susceptibles que les siens.

Il descendit trois marches et entra.

Un grand cabinet avec des solives nues au plafond, une vaste lampe et son abat-jour, force livres, beaucoup d’instruments de chimie et de physique, tel était l’aspect premier de ce nouveau logis. Au bout de quelques secondes, le cardinal sentit qu’il ne respirait plus que péniblement.

— Que veut dire cela ? demanda-t-il ; on étouffe ici, maître ; la sueur me coule. Quel est ce bruit ?

— Voici la cause, monseigneur, comme dit Shakespeare, fit Balsamo en tirant un grand rideau d’amiante et en découvrant un vaste fourneau de briques, au centre duquel deux trous étincelaient comme les yeux du lion dans les ténèbres.

Ce fourneau tenait le centre d’une seconde pièce, d’une grandeur