jetées sur un égout, paraissaient à tout Parisien un peu au courant des traditions les infranchissables colonnes de Cadès.
En effet, le boulevard, de ce côté, ne conduisait à rien qu’à la Bastille. On n’y voyait pas dix maisons en l’espace d’un quart de lieue : aussi l’édilité n’ayant pas jugé à propos d’éclairer ce rien, ce vide, ce néant, passé huit heures l’été et quatre heures l’hiver, c’était le chaos, plus les voleurs.
Ce fut cependant par ce boulevard, le soir, vers neuf heures, que rentra un carrosse rapide, trois quarts d’heure environ après la visite de Saint-Denis.
Les armes du comte de Fœnix décoraient les panneaux de ce carrosse.
Quant au comte, il précédait le carrosse à vingt pas, monté sur Djérid qui faisait siffler sa longue queue en aspirant la chaleur opaque du pavé poudreux.
Dans le carrosse aux rideaux fermés reposait Lorenza, endormie sur des coussins.
La porte s’ouvrit comme par enchantement devant le bruit des roues, et le carrosse, après s’être engouffré dans les noires profondeurs de la rue Saint-Claude, disparut dans la cour de la maison que nous venons de décrire.
La porte se referma derrière lui.
Il n’était certes pas besoin cependant d’un si grand mystère, personne n’était là pour voir rentrer le comte de Fœnix, ou pour le gêner en quelque chose que ce fût, eût-il rapporté de Saint-Denis le trésor abbatial dans les coffres de sa voiture.
Maintenant, quelques mots sur l’intérieur de cette maison, qu’il est important pour nous de faire connaître à nos lecteurs, notre intention étant de les y ramener plus d’une fois.
Dans cette cour dont nous parlions et dont l’herbe vivace, jouant comme une mine continue, essayait, par un travail incessant, de disjoindre les pavés, on voyait à droite les écuries, à gauche les remises, et au fond un perron conduisant vers une porte, à laquelle on montait indifféremment d’un côté ou de l’autre, par un double escalier de douze marches.
Par bas, l’hôtel, du moins ce qui en était accessible, se composait d’une immense antichambre, d’une salle à manger remarquable