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donnait déjà, depuis quelque temps, signe d’existence ; qu’il lui faudrait, en faisant grand bruit, une demi-heure pour réveiller les piqueurs, un quart d’heure pour atteler les chevaux, dix minutes pour aller à Marly ; qu’à Marly, où il n’était pas attendu, il ne trouverait qu’un en-cas ; il respira encore le fumet séducteur, et conduisant la comtesse, il s’arrêta devant la porte de la salle à manger.

Deux couverts étaient mis sur une table splendidement éclairée et somptueusement servie.

— Peste ! dit Louis XV, vous avez un bon cuisinier, comtesse.

— Sire, c’était justement son coup d’essai aujourd’hui, et le pauvre diable avait fait merveilles pour mériter l’approbation de Votre Majesté. Il est capable de se couper la gorge, comme ce pauvre Vatel.

— Vraiment, vous croyez ? dit Louis XV.

— Il y avait surtout une omelette aux œufs de faisans, sire, sur laquelle il comptait…

— Une omelette aux œufs de faisans ! Justement je les adore, les omelettes aux œufs de faisans.

— Voyez quel malheur.

— Eh bien ! comtesse, ne faisons pas de chagrin à votre cuisinier, dit le roi en riant, et peut-être, tandis que nous souperons, maître Zamore rentrera-t-il de sa ronde.

— Ah ! sire, c’est une triomphante idée, dit la comtesse, ne pouvant cacher sa satisfaction d’avoir gagné cette première manche. Venez, sire, venez.

— Mais qui nous servira ? dit le roi, cherchant inutilement un seul laquais.

— Ah ! sire, dit madame Dubarry, votre café vous semble-t-il plus mauvais quand c’est moi qui vous le présente ?

— Non, comtesse, et je dirai même quand c’est vous qui le faites.

— Eh bien ! venez donc, sire.

— Deux couverts, seulement ? dit le roi. Et Chon, elle a donc soupé ?