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— On trouvera ce quelque chose ; je l’ai déjà dit, cela me regarde.

— Et quand aurai-je l’honneur de vous revoir, madame la comtesse ? demanda la vieille plaideuse.

— Demain matin, mon carrosse sera à votre porte, madame, pour vous mener à Luciennes, où sera le roi. Demain, à dix heures, j’aurai rempli ma promesse ; Sa Majesté sera prévenue, et vous n’attendrez point.

— Permettez que je vous accompagne, dit Jean, offrant son bras à la comtesse.

— Je ne le souffrirai point, monsieur, dit la vieille dame ; demeurez, je vous prie.

Jean insista.

— Jusqu’au haut de l’escalier, du moins.

— Puisque vous le voulez absolument…

Et elle prit le bras du vicomte.

— Zamore ! appela la comtesse.

Zamore accourut.

— Qu’on éclaire madame jusqu’au perron, et qu’on fasse avancer la voiture de mon frère.

Zamore partit comme un trait.

— En vérité, vous me comblez, dit madame de Béarn.

Et les deux femmes échangèrent une dernière révérence.

Arrivé au haut de l’escalier, le vicomte Jean quitta le bras de madame de Béarn, et revint vers sa sœur, tandis que la plaideuse descendait majestueusement le grand escalier.

Zamore marchait devant ; derrière Zamore suivaient deux valets de pied portant des flambeaux, puis venait madame de Béarn, dont un troisième laquais portait la queue, un peu courte.

Le frère et la sœur regardaient par une fenêtre, afin de suivre jusqu’à sa voiture cette précieuse marraine, cherchée avec tant de soin, et trouvée avec tant de difficulté.

Au moment où madame de Béarn arrivait au bas du perron, une chaise entrait dans la cour, et une jeune femme s’élançait par la portière.