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— C’est juste, c’est juste, dit Jean, mais…

— Quoi ?

— Attendez donc ; encore une idée.

— Laquelle, monsieur, laquelle ? dit la plaideuse.

— Il me semble… oui… non… Oui, oui, oui !

Madame de Béarn répétait avec anxiété les monosyllabes de Jean.

— Vous avez dit oui, monsieur le vicomte, fit-elle.

— Je crois que j’ai trouvé le joint.

— Dites.

— Écoutez ceci.

— Nous écoutons.

— Votre présentation est encore un secret, n’est-ce pas ?

— Sans doute, madame seule…

— Oh ! soyez tranquille ! s’écria la plaideuse.

— Votre présentation est donc un secret. On ignore que vous avez trouvé une marraine.

— Sans doute, le roi veut que la nouvelle éclate comme une bombe.

— Nous y sommes cette fois.

— Bien sûr, monsieur le vicomte ? demanda madame de Béarn.

— Nous y sommes, répéta Jean.

Les oreilles s’ouvrirent, les yeux se dilatèrent. Jean rapprocha son fauteuil des deux autres fauteuils.

— Madame, par conséquent, ignore comme les autres que vous allez être présentée, et que vous avez trouvé une marraine.

— Sans doute. Je l’ignorais si vous ne me l’eussiez pas dit.

— Vous êtes censée ne pas nous avoir vus ; donc vous ignorez tout. Vous demandez audience au roi.

— Mais madame la comtesse prétend que le roi me refusera.

— Vous demandez audience au roi, en lui offrant d’être la marraine de la comtesse. Vous comprenez. Vous ignorez qu’elle en a une. Vous demandez donc audience au roi, en vous offrant d’être la marraine de ma sœur. De la part d’une femme de votre