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sais quels termes employer pour vous exprimer toute ma reconnaissance du gracieux accueil que vous me faites.

— Madame, fit à son tour la comtesse avec une révérence respectueuse, c’est mon devoir envers une dame de votre qualité que de me mettre à sa disposition, si je pouvais lui être bonne à quelque chose.

Et les trois révérences accomplies de part et d’autre, la comtesse du Barry indiqua un fauteuil à madame de Béarn et en prit un pour elle-même.


XXXI

LE BREVET DE ZAMORE.


— Madame, dit la favorite à la comtesse, parlez, je vous écoute.

— Permettez, ma sœur, dit Jean demeuré debout, permettez que j’empêche madame d’avoir l’air de vous solliciter ; madame n’y pensait pas le moins du monde ; monsieur le chancelier l’a chargée d’une commission pour vous, voilà tout.

Madame de Béarn jeta un regard plein de reconnaissance sur Jean, et tendit à la comtesse le brevet signé par le vice-chancelier, lequel brevet érigeait Luciennes en château royal, et confiait à Zamore le titre de son gouverneur.

— C’est donc moi qui suis votre obligée, madame, dit la comtesse après avoir jeté un coup d’œil sur le brevet, et si j’étais assez heureuse pour trouver une occasion de vous être agréable à mon tour…

— Oh ! ce sera facile, madame, s’écria la plaideuse avec une vivacité qui enchanta les deux associés.

— Comment cela, madame ? dites, je vous prie.

— Puisque vous voulez bien me dire, madame, que mon nom ne vous est pas tout à fait inconnu…

— Comment donc, une Béarn !