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— À quoi reconnaîtrai-je la maison ?

— À une tête de griffon en bronze qui sert de marteau à la porte.

— Quand pourrai-je m’y présenter ?

— Après-demain, monseigneur, vers six heures du soir, s’il vous plaît, et ensuite…

— Ensuite ?

— Toutes et quantes fois il vous fera plaisir d’y venir. Mais, tenez, notre conversation finit à temps, voici la princesse qui a terminé sa prière.

Le cardinal était vaincu ; il n’essaya point de résister plus longtemps, et s’approchant de la princesse :

— Madame, dit-il, je suis forcé d’avouer que M. le comte de Fœnix a parfaitement raison, que l’acte dont il est porteur est on ne peut plus valable et qu’enfin les explications qu’il m’a données m’ont complétement satisfait.

Le comte s’inclina.

— Qu’ordonne Votre Altesse Royale ? demanda-t-il.

— Un dernier mot à cette jeune femme.

Le comte s’inclina une seconde fois en signe d’assentiment.

— C’est de votre propre et entière volonté que vous voulez quitter le couvent de Saint-Denis où vous étiez venue me demander un refuge ?

— Son Altesse, reprit vivement Balsamo, demande si c’est de votre propre et entière volonté que vous voulez quitter le couvent de Saint-Denis où vous étiez venue demander un asile ? Répondez, Lorenza.

— Oui, dit la jeune femme, c’est de ma propre volonté.

— Et cela pour suivre votre mari, le comte de Fœnix ?

— Et cela pour me suivre ? répéta le comte.

— Oh ! oui, dit la jeune femme.

— En ce cas, dit la princesse, je ne vous retiens ni l’un ni l’autre, car ce serait faire violence aux sentiments. Mais s’il y a quelque chose dans tout ceci qui sorte de l’ordre naturel des choses, que la punition du Seigneur retombe sur celui qui, à son profit ou dans ses intérêts, aura troublé l’harmonie de la nature. Allez, monsieur le comte de Fœnix ; allez, Lorenza