Page:Dumas - Joseph Balsamo, Lévy frères, 1872, volume 2.djvu/298

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Vous connaissez monsieur ? demanda la princesse de plus en plus étonnée.

— Oui, dit le cardinal.

— Alors, s’écria Madame Louise, vous allez nous dire qui il est ?

— Rien de plus facile, dit le cardinal : monsieur est sorcier.

— Sorcier ! murmura la princesse.

— Pardon, Madame, dit le comte, Son Éminence s’expliquera tout à l’heure, et à la satisfaction de tout le monde, je l’espère.

— Est-ce que monsieur aurait fait aussi quelque prédiction à Son Altesse Royale, que je la vois bouleversée à ce point ? demanda M. de Rohan.

— L’acte de mariage ! l’acte, sur-le-champ ! s’écria la princesse.

Le cardinal regardait étonné, car il ignorait ce que pouvait signifier cette exclamation.

— Le voici, dit le comte en le présentant au cardinal.

— Qu’est cela ? demanda celui-ci.

— Monsieur, dit la princesse, il s’agit de savoir si cette signature est bonne et si cet acte est valide.

Le cardinal lut le papier que lui présentait la princesse.

— Cet acte est un acte de mariage parfaitement en forme, et cette signature est celle de M. Remy, curé de la chapelle Saint-Jean ; mais qu’importe à Votre Altesse ?

— Oh ! il m’importe beaucoup, monsieur ; ainsi la signature…

— Est bonne, mais rien ne me dit qu’elle n’ait pas été extorquée.

— Extorquée, n’est-ce pas ? c’est possible, s’écria la princesse.

— Et le consentement de Lorenza aussi, n’est-ce pas ? dit le comte avec une ironie qui s’adressait directement à la princesse.

— Mais par quels moyens, voyons, monsieur le cardinal, par quels moyens aurait-on pu extorquer cette signature ? Dites, le savez-vous ?