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soit comme simple gentilhomme, doit de respect à une fille de France.

Mais les relevant aussitôt comme s’il eut craint d’être aussi d’une trop grande humilité :

— Madame, dit-il, je rends grâce à Votre Altesse Royale de la faveur qu’elle veut bien me faire. J’y comptais cependant, connaissant que Votre Altesse soutient généreusement tout ce qui est malheureux.

— En effet, monsieur, j’y essaie, dit la princesse avec dignité, car elle comptait terrasser après dix minutes d’entretien celui qui venait impunément réclamer la protection d’autrui après avoir abusé de ses propres forces.

Le comte s’inclina sans paraître avoir compris le double sens des paroles de la princesse.

— Que puis-je donc pour vous, monsieur ? continua Madame Louise, sur le même ton d’ironie.

— Tout, Madame.

— Parlez.

— Votre Altesse, que je ne fusse point, sans de graves motifs, venu importuner dans la retraite qu’elle s’est choisie, a donné, je le crois du moins, asile à une personne qui m’intéresse en tout point.

— Comment nommez-vous cette personne, monsieur ?

— Lorenza Feliciani.

— Et que vous est cette personne ? Est-ce votre alliée, votre parente, votre sœur ?

— C’est ma femme.

— Votre femme, dit la princesse en élevant la voix, afin d’être entendue du cabinet ; Lorenza Feliciani est la comtesse de Fœnix ?

— Lorenza Feliciani est la comtesse de Fœnix ; oui, Madame, répondit le comte avec le plus grand calme.

— Je n’ai point de comtesse de Fœnix aux Carmélites, monsieur, répliqua sèchement la princesse.

Mais le comte ne se regarda point comme battu et continua :

— Peut-être bien, Madame, Votre Altesse n’est-elle pas bien