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Puis de la même plume :

« Chère comtesse, écrivit-il, nous installons aujourd’hui Zamore dans son gouvernement. Je pars pour Marly. Ce soir j’irai vous dire, à Luciennes, tout ce que je pense en ce moment.

« La France. »

— Tenez, Lebel, dit-il, allez porter cette lettre à la comtesse, et tenez-vous bien avec elle : c’est un conseil que je vous donne.

Le valet de chambre s’inclina et sortit.


XXIX

MADAME DE BÉARN.


Le premier objet de toutes ces fureurs, la pierre d’achoppement de tous ces scandales désirés ou redoutés à la cour, madame la comtesse de Béarn, comme l’avait dit Chon à son frère, voyageait rapidement vers Paris.

Ce voyage était le résultat d’une de ces merveilleuses imaginations qui, dans ses moments d’embarras, venaient au secours du vicomte Jean.

Ne pouvant trouver parmi les femmes de la cour cette marraine tant désirée et si nécessaire, puisque sans elle la présentation de madame du Barry ne pouvait avoir lieu, il avait jeté les yeux sur la province, examiné les positions, fouillé les villes, et trouvé ce qu’il lui fallait sur les bords de la Meuse, dans une maison gothique, mais assez bien tenue.

Ce qu’il cherchait, c’était une vieille plaideuse et un vieux procès.

La vieille plaideuse était la comtesse de Béarn.

Le vieux procès était une affaire d’où dépendait toute sa fortune, et qui relevait de M. de Maupeou, tout récemment