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De son côté, Andrée qui voulait voir pourquoi les voitures avaient cessé de marcher, Andrée se pencha hors de la portière et, en étendant autour d’elle son beau regard d’azur, elle aperçut Gilbert et le reconnut.

Gilbert se doutait qu’en l’apercevant, Andrée allait s’étonner, se retourner et parler à son père, assis dans la voiture à ses côtés.

Il ne se trompait point, Andrée s’étonna, se retourna et appela sur Gilbert l’attention du baron de Taverney qui, orné de son grand cordon rouge, posait fort majestueusement dans le carrosse du roi.

— Gilbert ! s’écria le baron réveillé comme en sursaut ; Gilbert ici ! Et qui donc aura soin de Mahon là-bas ?

Gilbert entendit parfaitement ces paroles. Il se mit aussitôt à saluer avec un respect étudié Andrée et son père. Il lui fallut toutes ses forces pour accomplir ce salut.

— C’est pourtant vrai ! s’écria le baron en apercevant notre philosophe. C’est ce drôle-là en personne.

L’idée que Gilbert était à Paris se trouvait si loin de son esprit, qu’il n’avait pas voulu en croire d’abord les yeux de sa fille, et qu’il avait en ce moment encore toutes les peines du monde à en croire ses propres yeux.

Quant au visage d’Andrée, que Gilbert observait alors avec une attention soutenue, il n’exprimait qu’un calme parfait après un léger nuage d’étonnement.

Le baron, penché hors la portière, appela Gilbert du geste.

Gilbert voulut aller à lui, le sergent l’arrêta.

— Vous voyez bien que l’on m’appelle, dit-il.

— Où cela ?

— De cette voiture.

Les regards du sergent suivirent la direction indiquée par le doigt de Gilbert, et se fixèrent sur le carrosse de monsieur de Taverney.

— Permettez, sergent, dit le baron, je voudrais parler à ce garçon, deux mots seulement.

— Quatre, monsieur, quatre, dit le sergent ; vous avez du