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Le roi se baissa, releva la jeune princesse et l’embrassa tendrement, tout en la couvrant d’un regard sous lequel, malgré elle, elle se sentit rougir.

— M. le dauphin ! dit le roi en montrant à Marie-Antoinette le duc de Berry qui se tenait derrière elle sans qu’elle l’eût encore aperçu, du moins officiellement.

La dauphine fit une révérence gracieuse que lui rendit le dauphin en rougissant à son tour.

Puis après le dauphin vinrent ses deux frères, après les deux frères, les trois filles du roi.

Madame la dauphine trouva un mot gracieux pour chacun des deux princes, pour chacune des trois princesses.

À mesure que s’avançaient ces présentations, en attendant avec anxiété, madame du Barry était debout derrière les princesses. Serait-il question d’elle ? serait-elle oubliée ?

Après la présentation de Madame Sophie, la dernière des filles du roi, il y eut une pause d’un instant pendant laquelle toutes les respirations étaient haletantes.

Le roi semblait hésiter, la dauphine semblait attendre quelque incident nouveau, dont d’avance elle eût été prévenue.

Le roi jeta les yeux autour de lui, et voyant la comtesse à sa portée, il lui prit la main.

Tout le monde s’écarta aussitôt. Le roi se trouva au milieu d’un cercle avec la dauphine.

— Madame la comtesse du Barry, dit-il, ma meilleure amie !

La dauphine pâlit, mais le plus gracieux sourire se dessina sur ses lèvres blêmissantes.

— Votre Majesté est bien heureuse, dit-elle, d’avoir une amie si charmante, et je ne suis pas surprise de l’attachement qu’elle peut inspirer.

Tout le monde se regardait avec un étonnement qui tenait de la stupéfaction. Il était évident que la dauphine suivait les instructions de la cour d’Autriche, et répétait probablement les paroles dictées par Marie-Thérèse.

Aussi M. de Choiseul crut-il que sa présence était nécessaire. Il s’avança pour être présenté à son tour ; mais le roi