j’entends un bruit de roues, c’est sans doute notre carrosse qu’on amène.
Le vicomte se trompait, c’était Chon qui rentrait dans son carrosse, attelé de deux chevaux ruisselants de sueur.
— Ma robe ! cria la comtesse, que Chon était encore dans le vestibule, ma robe !
— Est-ce qu’elle n’est pas arrivée ? demanda Chon tout effarée.
— Non.
— Oh ! bien, elle ne peut tarder, continua-t-elle en se rassurant, car la faiseuse, quand je suis montée chez elle, venait de partir en fiacre avec deux de ses ouvrières pour apporter et essayer la robe.
— En effet, dit Jean, elle demeure rue du Bac, et le fiacre a dû marcher moins vite que nos chevaux.
— Oui, oui, assurément, dit Chon, qui ne pouvait cependant se défendre d’une certaine inquiétude.
— Vicomte, dit madame du Barry, si vous envoyiez toujours chercher le carrosse, que nous n’attendions pas de ce côté-là, au moins ?
— Vous avez raison, Jeanne.
Et du Barry ouvrit la porte.
— Qu’on aille chercher le carrosse chez Francian, dit-il, et cela, avec les chevaux neufs, afin qu’ils se trouvent tout attelés.
Le cocher et les chevaux partirent.
Comme le bruit de leurs pas commençait à se perdre dans la direction de la rue Saint-Honoré, Zamore entra avec une lettre.
— Lettre pour maîtresse Barry, dit-il.
— Qui l’a apportée ?
— Un homme.
— Comment, un homme ! Quel homme ?
— Un homme à cheval.
— Et pourquoi te l’a-t-il remise à toi ?
— Parce que Zamore était à la porte. —
Mais lisez, comtesse, lisez, plutôt que de questionner, s’écria Jean.