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sur la route de Versailles, il gagnait Paris à fond de train par une route de traverse.


XXXVII

NI COIFFEUR, NI ROBE, NI CARROSSE.


Il eût été de mauvais goût que madame du Barry partît de son appartement de Versailles pour se rendre à la grande salle des présentations.

D’ailleurs, Versailles était bien pauvre de ressources dans un jour aussi solennel.

Enfin, mieux que tout cela, ce n’était point l’habitude. Les élus arrivaient avec un fracas d’ambassadeur, soit de leur hôtel de Versailles, soit de leur maison de Paris.

Madame du Barry choisit ce dernier point de départ.

Dès onze heures du matin, elle était arrivée rue de Valois avec madame de Béarn, qu’elle tenait sous ses verrous quand elle ne la tenait point sous son sourire, et dont on rafraîchissait à chaque instant la blessure avec tout ce que fournissaient de secrets la médecine et la chimie.

Depuis la veille, Jean du Barry, Chon et Dorée étaient à l’œuvre, et qui ne les avait pas vus à cette œuvre se fût fait difficilement une idée de l’influence de l’or et de la puissance du génie humain.

L’une s’assurait du coiffeur, l’autre harcelait les couturières ; Jean, qui avait le département des carrosses, se chargeait en outre de surveiller couturières et coiffeurs. La comtesse, occupée de fleurs, de diamants, de dentelles, nageait dans les écrins, et recevait d’heure en heure des courriers de Versailles, qui lui disaient que l’ordre avait été donné d’éclairer le salon de la reine, et que rien n’était changé.

Vers quatre heures, Jean du Barry rentra pâle, agité, mais joyeux.