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l’honneur de vous le dire, je ne me soucie pas d’être abandonné, comme je le fus, chaque fois que je complotais sous le feu roi, ou sous la Régence.

— En vérité, duc, dit ironiquement la duchesse de Grammont, ne dirait-on pas que vous oubliez où vous êtes ? Dans le pays des Amazones, vous vous donnez des airs de chef !

— Madame, dit le duc, je vous prie de croire que j’aurais quelque droit à ce rang que vous me disputez ; vous haïssez madame du Barry ; bon ! voilà que j’ai dit le nom à présent, mais personne ne l’a entendu, n’est-ce pas ? vous haïssez plus madame du Barry que moi, mais je suis plus compromis que vous.

— Vous, compromis, duc ? demanda la maréchale de Mirepoix.

— Oui, compromis, et horriblement encore ; il y a huit jours que je n’ai été à Versailles ; c’est au point que, hier, la comtesse a fait passer au pavillon de Hanovre pour demander si j’étais malade, et vous savez ce que Rafté a répondu : que je me portais si bien, que je n’étais pas rentré depuis la veille. Mais j’abandonne mes droits, je n’ai pas d’ambition, je vous laisse le premier rang, et même, je vous y porte. Vous avec tout mis en branle, vous êtes le boute-feu, vous révolutionnez les consciences, à vous le bâton de commandement.

— Après Mesdames, dit respectueusement la duchesse.

— Oh ! laissez-nous le rôle passif, dit Madame Adélaïde. Nous allons voir notre sœur Louise à Saint-Denis ; elle nous retient, nous ne revenons pas, il n’y a rien à dire.

— Rien absolument, dit le duc, ou il faudrait avoir l’esprit bien mal fait.

— Moi, dit la duchesse, je fais mes foins à Chanteloup.

— Bravo ! s’écria le duc, à la bonne heure, voilà une raison.

— Moi, dit la princesse de Guéménée, j’ai un enfant malade, et je prends la robe de chambre pour soigner mon enfant.

— Moi, dit madame de Polastron, je me sens tout étourdie