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— Pardon. Je ne suis pas en argent, comme vous devez le penser. Je dois à maître Flageot quelque chose comme neuf mille livres.

— Neuf mille livres !

— Oh ! ceci est l’indispensable. Maître Flageot est d’excellent conseil.

— Oui, je le crois, dit la comtesse. Je paierai ces neuf mille livres sur mes propres deniers. J’espère que vous m’avez trouvée accommodante ?

— Oh ! vous êtes parfaite, madame ; mais je crois, de mon côté, vous avoir prouvé toute ma bonne volonté.

— Si vous saviez combien je regrette que vous vous soyez brûlée, dit madame Dubarry en souriant.

— Je ne le regrette pas, madame, répondit la plaideuse, puisque, malgré cet accident, mon dévouement, je l’espère, me donnera la force de vous être utile, comme s’il n’était pas arrivé.

— Résumons, dit madame Dubarry.

— Attendez.

— Vous avez oublié quelque chose ?

— Un détail.

— Dites.

— Je ne pouvais m’attendre à paraître devant notre grand roi. Hélas ! Versailles et ses splendeurs ont cessé depuis longtemps de m’être familières, de sorte que je n’ai pas de robe.

— J’avais prévu le cas, madame ; hier, après votre départ, votre habit de présentation a été commencé, et j’ai eu soin de le commander chez une autre tailleuse que la mienne pour ne pas l’encombrer. Demain, à midi, il sera achevé.

— Je n’ai pas de diamants.

MM. Boëhmer et Bassange vous donneront demain, sur un mot de moi, une parure de deux cent dix mille livres, qu’ils vous reprendront après-demain pour deux cent mille livres. Ainsi votre indemnité se trouvera payée.

— Très bien, madame : je n’ai plus rien à désirer.

— Vous m’en voyez ravie.

— Mais le brevet de mon fils ?