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— Oui, mademoiselle du Barry. Seulement, ce jour-là elle s’appelait mademoiselle Flageot.

— Ah ! s’écria la vieille plaideuse avec une aigreur qu’elle ne put dissimuler, ah ! cette fausse mademoiselle Flageot, qui m’est venue trouver et qui m’a fait voyager ainsi, c’était madame votre belle-sœur ?

— En personne, madame.

— Qui m’était envoyée ?

— Par moi.

— Pour me mystifier ?

— Non, pour vous servir en même temps que vous me serviriez.

La vieille femme fronça ses épais sourcils gris.

— Je crois, dit-elle, que cette visite ne me sera pas très profitable.

— Auriez-vous été mal reçue par M. de Maupeou, madame ?

— Eau bénite de cour.

— Il me semble que j’ai eu l’honneur de vous offrir quelque chose de moins insaisissable que de l’eau bénite.

— Madame, Dieu dispose quand l’homme propose.

— Voyons, madame, parlons sérieusement, dit la comtesse.

— Je vous écoute.

— Vous vous êtes brûlé le pied ?

— Vous le voyez.

— Gravement ?

— Affreusement.

— Ne pouvez-vous, malgré cette blessure, douloureuse sans doute, mais qui ne peut être dangereuse, ne pouvez-vous faire un effort, supporter la voiture jusqu’à Luciennes et vous tenir debout une seconde dans mon cabinet, devant Sa Majesté ?

— Impossible, madame ; à la seule idée de me lever, je me sens défaillir.

— Mais c’est donc une affreuse blessure que vous vous êtes faite ?

— Comme vous dites, affreuse.

— Et qui vous panse, qui vous conseille, qui vous soigne ?

— J’ai, comme toute femme qui a tenu maison, des recettes