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dre de voiture. — Suivez-nous, monsieur, dit-elle au seigneur vêtu de noir.

Celui-ci, qui sous son simple habit offrait une élégance remarquable, était un homme de trente ans à peine, beau de visage, et de gracieuses manières. Il se rangea pour laisser passer la princesse.

Marie-Antoinette prit à son côté Andrée et fit signe à Philippe de venir auprès de sa sœur.

Quant au baron, il se trouva près du personnage, éminent sans doute, à qui la dauphine accordait l’honneur de l’accompagner.

— Vous êtes donc un Taverney-Maison-Rouge ? dit celui-ci au baron en chiquenaudant avec une impertinence tout aristocratique son magnifique jabot de dentelle d’Angleterre.

— Faut-il que je réponde monsieur ou monseigneur ? demanda le baron avec une impertinence qui ne le cédait en rien à celle du gentilhomme vêtu de noir.

— Dites tout simplement mon prince, répondit celui-ci, ou Votre Éminence, si vous l’aimez mieux.

— Eh bien ! oui, Votre Éminence, je suis un Taverney-Maison-Rouge, un vrai, dit le baron sans quitter tout à fait le ton railleur qu’il perdait si rarement.

L’Éminence, qui avait le tact des grands seigneurs, s’aperçut facilement qu’il avait affaire à quelque chose de mieux qu’un hobereau.

— Cette maison est votre séjour d’été ? continua-t-elle.

— D’été et d’hiver, répliqua le baron, qui désirait en finir avec des interrogations déplaisantes, mais en accompagnant chacune de ses réponses d’un grand salut.

Philippe, de son côté, se retournait de temps en temps du côté de son père avec inquiétude. La maison semblait, en effet, s’approcher menaçante et ironique pour montrer impitoyablement sa pauvreté.

Déjà le baron étendait avec résignation la main vers le seuil désert de visiteurs, quand la dauphine se tournant vers lui :

— Excusez-moi, monsieur, de ne point entrer dans la mai-