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de l’endroit où le sang avait coulé et y mit le feu.

Alors, les trois magiciennes, se prenant par la main, tournèrent en rond autour de ce feu en chantant un chant magique.

Et elles tournèrent ainsi jusqu’à ce que deux d’entre elles tombassent de fatigue, Sagane la première, Mycale la seconde. Canidie seule resta debout.

Mais aussitôt elle se mit sur ses genoux et sur ses mains, et, approchant sa bouche de la terre, elle hurla, rugit, imita la plainte de l’orfraie, le sifflement des aspics, le gémissement du flot qui se brise contre le rocher, la plainte des forêts qui se courbent sous le vent de l’orage, le fracas du tonnerre qui tombe, enfin, tous ces bruits terribles de la création qui peuvent faire tressaillir un mort sous la pierre de son sépulcre.