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avait planté la croix en terre, et, tandis que le condamné n’était pas encore refroidi, elle, cramponnée à ses jambes, lui coupait les cheveux de la main gauche, arrachait avec ses dents les clous qui l’attachaient à la croix, et recueillait dans une petite urne lacrymatoire le sang à demi figé qui découlait des plaies…

Les voyageurs passèrent et n’en virent pas davantage.

Vingt pas plus loin encore, au milieu d’un cercle magique, les cheveux épars, les jambes nues, vêtue d’une tunique couleur de cendre, une baguette à la main, Canidie les attendait assise sur la pierre d’une tombe.

Elle se leva en voyant les deux voyageurs s’approcher d’elle.

— Eh bien, demanda-t-elle en s’a-