Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 5.djvu/137

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
— 135 —

Mais, au moment où le dernier rayon du jour s’éteignit à l’occident, Isaac crut remarquer que cette mer commençait à s’agiter et à se plaindre ; que chaque flot devenait mouvant ; que le gazon disparaissait et laissait voir cette terre friable qui couvre les fosses nouvellement remplies.

Puis il lui sembla encore — car tout empruntait à l’obscurité cette apparence vague et presque informe des vapeurs qui flottent sur les marais — il lui sembla que chaque fosse crevait à son sommet, et que des spectres armés en sortaient lentement, secouant la terre qui ruisselait sur leurs cheveux et sur leurs épaules, et, choisissant chacun son adversaire, s’attaquaient sans bruit.

Un instant, il regarda ce combat muet en homme qui veut s’assurer qu’il