Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 4.djvu/306

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 305 —

de Corinthe, de Mégare ou de Sicyone, je les connais… Voyons, est-ce Thélaïre ? Ses yeux noirs, prends-y garde, promettent plus d’heures orageuses que de moments sereins : ses sourcils sont deux nuages sombres qui, toutes les fois qu’ils se rapprochent, lancent l’éclair et font éclater la foudre… Est-ce la blonde Myrthé ? Son œil bleu réfléchit à la fois l’azur du ciel et l’azur de la mer ; mais prends garde : son cœur est sans fond, comme le double infini qui se reflète dans son regard !… Est-ce Thaïs ? Oh ! prends garde encore ! jamais le dieu Protée, que l’on dit le père de cet Apollonius qui eût dû t’apprendre la sagesse, et qui ne te l’a pas apprise, jamais le dieu Protée n’a revêtu tant de formes qu’en sait prendre