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poursuivie, tout éveillée que j’étais, en songeant qu’il te fallait traverser cette sombre forêt de Némée ! Je croyais que le temps des bandits antiques était revenu, que tu allais trouver sur la route quelque Geryon ou quelque Sinnis ; le lion de Némée me semblait mal tué par Hercule, et prêt à sortir de nouveau de son antre pour te dévorer !… Mais, enfin, te voici… je te vois, je t’embrasse, je te serre dans mes bras, je te presse sur mon cœur : Jupiter soit béni ! tout est oublié !

» — Oh ! ma mère, répondis-je, qu’elle est belle ! »

Ma mère me regarda avec étonnement.

« — Belle ? répéta-t-elle.

» — Ce n’est pas une mortelle, c’est une déesse !