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par cinq cent mille, par millions ! — Salut, César Néron, empereur ! Que fais-tu là, fils d’Agrippine et d’Ahenobarbus ? As-tu assisté à ton spectacle favori : des chrétiens jetés aux bêtes, éclairés par des chrétiens qui brûlent ?… Regarde donc, Jésus, c’est ingénieux, ce qu’il a inventé là, ce grand artiste qui chante sur sa lyre des vers d’Orphée pendant que des milliers d’hommes agonisent ! Ennuyé de ce que la nuit mettait fin aux massacres, il a eu l’idée d’enduire des hommes de poix-résine, de bitume, de soufre, et de les allumer comme des flambeaux ; de sorte que, maintenant, l’empereur ne quittera plus le cirque : il aura spectacle de jour et spectacle de nuit ! Mettons trois cent mille chrétiens pour Néron, et je te jure,