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fait d’une plaine une mer, et d’un désert une prairie ; où le roseau est un arbre de cent pieds de haut, où le mûrier est un géant de chaque souche duquel s’élance une forêt couvrant de son ombre humide des reptiles de vingt coudées, des hordes de tigres, des troupeaux de lions ; l’Inde, où tous les fleuves coulent pour désaltérer tous les monstres de la création : caïmans, hippopotames, éléphants ; l’Inde, enfin, où la peste dévore par millions les hommes que la nature crée par millions ; de sorte que, lorsqu’elle demeurera un siècle ou deux sans typhus et sans choléra, elle versera sur l’Europe un océan d’hommes sous les flots duquel disparaîtra l’Europe tout entière !

Et, tandis que parlait l’archange,