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être permis au soldat d’essayer son adresse sur une cible vivante.

Cependant, à cause de la sainteté du jour probablement, et afin de mettre sa conscience à couvert, le soldat enfla ses poumons de tout l’air qu’ils pouvaient contenir, et, une troisième fois, cria :

— Qui vive ?

Cette fois, pour ne pas répondre, il fallait que le voyageur fût muet ou sourd.

Les soldats s’arrêtèrent à cette hypothèse qu’il était sourd ; car, muet seulement, il eût pu répondre par un signe de la tête ou de la main, et, ce signe, il ne daigna même point le faire.

Mais, comme il n’était aucunement défendu de tirer sur les sourds, tandis