Page:Dumas - Isaac Laquedem, 1853, tome 1.djvu/61

Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 60 —

Rome, car les voies antiques n’admettaient pas les déviations, et elles marchaient d’un pas inflexible, jetant des ponts sur les fleuves, éventrant les montagnes, comblant les vallées.

Le voyageur demeura ainsi quelques minutes.

Puis, après avoir parcouru des yeux l’immense horizon, rendu plus immense encore par deux mille ans de souvenirs, il passa lentement sa main sur son front, leva au ciel un regard où luttaient la supplication et la menace, poussa un profond soupir, et continua son chemin.

Seulement, quand il fut parvenu à l’embranchement des deux routes, au lieu de s’écarter à droite comme tout le monde, au lieu d’éviter ces aires d’aigles, ces nids de vautours qui faisaient