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des langues dardant leurs triples dards ; là où l’on n’entend que des froissements d’écailles visqueuses, des sifflements d’haleines empestées ; là, je me suis laissé glisser à la surface de l’eau, battant l’herbe de mes mains et de mes pieds, prenant à poignées ces chevelures de Méduse, fouettant avec le serpent noir du Cap l’aspic du Nil et la vipère de Ceylan, et ni la vipère de Ceylan, ni l’aspic du Nil, ni le serpent noir du Cap n’ont rien pu contre moi !… Une nuit, je traversais le désert ; je vis venir à moi, avec la rapidité du simoun, à travers l’obscurité transparente du tropique, quelque chose comme une trombe de sable accompagnée de bruits impossibles à définir. Une girafe était allée chercher le frais dans une de ces boueu-