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volcan lançait au ciel ses plus profondes entrailles ; le cratère a été pour moi ce qu’eût été une couche de sable, un lit de mousse ; il m’a vomi avec sa cendre, roulé avec sa lave, et je me suis retrouvé vivant au milieu des fleurs, des prairies, et sous l’ombrage embaumé des orangers de Sorrente ! Une forêt indienne avait pris feu, une de ces forêts de boababs dont un seul forme une forêt : j’entrepris de la traverser, espérant n’en jamais sortir ; chaque arbre était une colonne de feu, avait des branches de feu, secouait une chevelure de feu… Je mis trois jours et trois nuits à franchir l’incendie immense, et, entré d’un côté, je sortis de l’autre sans que la flamme eût offensé un seul de mes cheveux ! Je savais qu’il existait dans l’île