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tait de la prise de cette batterie que dépendait pour lui le succès de la bataille, ordonna à ses troupes les plus aguerries de charger dessus. En un instant le tabouret fut escaladé ; les canonniers se firent tuer sur leurs pièces. L’un d’eux mit même le feu à son caisson, et enveloppa dans sa mort héroïque une vingtaine d’ennemis. Mais tout ce courage fut inutile contre le nombre, et bientôt une volée de mitraille, tirée par ses propres pièces, et qui frappa en plein dans le bataillon que commandait Casse-Noisette, lui apprit que la batterie du tabouret était tombée au pouvoir de l’ennemi.

Dès lors la bataille fut perdue, et Casse-Noisette ne s’occupa plus que de faire une retraite honorable ; seulement, pour donner quelque relâche à ses troupes, il appela à lui la réserve.

Aussitôt les bonshommes de pain d’épice et le corps de bonbons en sucre descendirent de l’armoire et donnèrent à leur tour. C’était des troupes fraî-