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faisaient de la charpie et préparaient des remèdes pour les blessés. Enfin, casse-noisette lui-même rejeta tout à coup ses couvertures et sauta à bas du lit sur ses deux pieds à la fois, en criant :

— Knac ! knac ! knac ! Stupide tas de souris, rentrez dans vos trous, ou, à l’instant même, vous allez avoir affaire à moi.

Mais, à cette menace, un grand sifflement retentit, et Marie s’aperçut que les souris n’étaient pas rentrées dans leurs trous, mais bien qu’elles s’étaient, effrayées par le bruit du verre cassé, réfugiées sous les tables et sous les fauteuils, d’où elles commençaient à sortir.

De son côté, casse-noisette, loin d’être effrayé par le sifflement, parut redoubler de courage.

— Ah ! misérable roi des souris, s’écria-t-il, c’est donc toi ; tu acceptes enfin le combat que je t’offre depuis si longtemps. Viens donc, et que cette nuit décide de nous deux. Et vous, mes bons amis, mes compagnons, mes frères, s’il est vrai que nous nous