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NICOLAS LE PHILOSOPHE

En cheminant et en mettant toujours une jambe devant l’autre, il finit par croiser un cavalier qui venait à lui, joyeux et frais, et monté sur un beau cheval.

— Oh ! dit tout haut Nicolas, la belle chose que d’avoir un cheval ! On monte dessus, on est dans sa selle comme sur un fauteuil, on avance sans s’en apercevoir, et l’on n’use pas ses souliers.

Le cavalier, qui l’avait entendu, lui cria :

— Hé ! Nicolas, pourquoi vas-tu donc à pied ?

— Ah ! ne m’en parlez point, répondit Nicolas ; ça me fait d’autant plus de peine, que j’ai là, sur l’épaule, un lingot d’or qui me pèse tellement, que je ne sais à quoi tient que je ne le jette dans le fossé.

— Veux-tu faire un échange ? demanda le cavalier.

— Lequel ? fit Nicolas.

— Je te donne mon cheval, donne-moi ton lingot d’or.

— De tout mon cœur, dit Nicolas ; mais, je vous préviens, il est lourd en diable.