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égoïste ; celui-ci, après une explication de quelques mots, découvrit qu’il avait voyagé, avec le gnome, pendant plus d’une année, ce qui lui parut inconcevable ; toutefois, Wilhelm lui affirma que rien n’était plus réel, et l’assura en même temps qu’il était disposé à le recevoir dans sa maison, et à lui accorder, avec l’oubli complet de ses fautes passées, tout ce que l’affection sincère est toujours prête à donner. Cette assurance fut un baume salutaire pour les blessures physiques et morales de Carl repentant. Wilhelm partit, le laissant reposer ses membres endoloris dans le lit doux et commode des villageois.

Le matin du jour suivant, la honte au visage. Carl s’achemina vers le seuil bien connu de son ancienne demeure ; mais son pied avait à peine touche la première marche de l’escalier, que sa sœur accourut se jeter dans ses bras et l’embrasser ; il cacha sa figure dans le sein de cette généreuse femme et pleura abondamment.