Page:Dumas - Histoire d’un casse-noisette, 1844.djvu/220

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

avec la plus tendre effusion, s’écriant en même temps et d’une seule voix :

— O mon prince ! mon excellent prince !… O mon frère ! mon excellent frère !

Casse-Noisette paraissait fort touché ; il essuya les nombreuses larmes qui coulaient de ses yeux, et, prenant Marie par la main, il dit pathétiquement, en s’adressant aux quatre princesses :

— Mes chères sœurs, voici mademoiselle Marie Silberhaus que je vous présente ; c’est la fille de M. le président Silberhaus, de Nuremberg, homme fort considéré dans la ville qu’il habite. C’est elle qui a sauvé ma vie ; car, si, au moment où je venais de perdre la bataille, elle n’avait pas jeté sa pantoufle au roi des souris, et si, plus tard, elle n’avait pas eu la bonté de me prêter le sabre d’un major mis à la retraite par son frère, je serais maintenant couché dans le tombeau, ou, qui pis est encore, dévoré par le roi des souris. Ah ! chère demoiselle