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teurs, capucins, bergers et polichinelles ; enfin toute espèce de gens, de bateleurs et de sauteurs, comme on en rencontre dans le monde.

Bientôt le tumulte redoubla à l’entrée d’une rue qui donnait sur la place, et le peuple s’écarta pour laisser passer un cortège. C’était le Grand Mogol qui se faisait porter sur un palanquin, accompagné de quatre-vingt-treize grands de son royaume et sept cents esclaves ; mais, en ce moment même, il se trouva, par hasard, que, par la rue parallèle, arriva le Grand Sultan à cheval ; lequel était accompagné de trois cents janissaires. Les deux souverains avaient toujours été quelque peu rivaux et, par conséquent, ennemis ; ce qui faisait que les gens de leurs suites se rencontraient rarement sans que cette rencontre amenât quelque rixe. Ce fut bien autre chose, on le comprendra facilement, quand ces deux puissants monarques se trouvèrent en face l’un de l’autre ; d’abord, ce fut une confusion du milieu de laquelle es-