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petite Marie. Arrivé là, il la regarda de ses yeux brillants comme des escarboucles, sifflotant et grinçant des dents, tout en disant :

— Hi hi hi ! il faut que tu me donnes tes dragées et tes massepains, petite fille, ou sinon, je dévorerai ton ami Casse-Noisette.

Puis, après avoir fait cette menace, il s’enfuit de la chambre par le même trou qu’il avait fait pour entrer.

Marie était si effrayée de cette terrible apparition, que, le lendemain, elle se réveilla toute pâle et le cœur tout serré, et cela avec d’autant plus de raison, qu’elle n’osait raconter, de peur qu’on ne se moquât d’elle, ce qui lui était arrivé pendant la nuit. Vingt fois le récit lui vint sur les lèvres, soit vis-à-vis de sa mère, soit vis-à-vis de Fritz ; mais elle s’arrêta, toujours convaincue que ni l’un ni l’autre ne la voudrait croire ; seulement, ce qui lui parut le plus clair dans tout cela, c’est qu’il lui fallait sacrifier au salut de Casse-Noisette ses dragées et ses massepains ; en conséquence,