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couchèrent, et, enfonçant leurs bonnets de coton sur leurs oreilles, s’endormirent plus paisiblement qu’ils ne l’avaient encore fait depuis quatorze ans et neuf mois.

Le lendemain, dès le matin, les deux amis descendirent chez Zacharias, et lui firent part de tous les beaux projets qu’ils avaient formés la veille. Or, comme Zacharias ne manquait pas d’ambition, et que, dans son amour-propre paternel, il se flattait que son fils devait être une des plus fortes mâchoires d’Allemagne, il accepta avec enthousiasme la combinaison qui tendait à faire sortir de sa boutique non seulement la noisette, mais encore le casse-noisette.

Le jeune homme fut plus difficile à décider. Cette tresse qu’on devait lui appliquer à la nuque, en remplacement de la bourse élégante qu’il portait avec tant de grâce, l’inquiétait surtout particulièrement. Cependant l’astrologue, son oncle et son père