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blaient tombées en léthargie ; pas le moindre ronflement ; les respirations elles-mêmes étaient arrêtées ; partout régnait un silence de mort, au milieu duquel on n’entendait que le bruit du ver piquant le bois. Mais que devint la surgardienne intime, en voyant près d’elle une grande et horrible souris qui, dressée sur ses pattes de derrière, avait plongé sa tête dans le berceau de Pirlipatine, et paraissait fort occupée à ronger le visage de la princesse ? Elle se leva en poussant un cri de terreur. À ce cri, tout le monde se réveilla ; mais dame Souriçonne, car c’était bien elle, s’élança vers un des coins de la chambre. Les conseillers intimes de légation se précipitèrent après elles ; hélas ! il était trop tard : dame Souriçonne avait disparu par une fente du plancher. Au même instant, la princesse Pirlipate, réveillée par toute cette rumeur, se mit à pleurer. À ces cris, les gardiennes et les surgardiennes répondirent par des exclamations de joie.