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cida, à la majorité des voix, que dame Souriçonne étant accusée d’avoir mangé le lard destiné aux saucisses, aux boudins et aux andouilles du roi, son procès lui serait fait, et que si elle était coupable, elle serait à tout jamais exilée du royaume, elle et sa race, et que ce qu’elle y possédait de biens, terres, châteaux, palais, résidences royales, tout serait confisqué.

Mais alors le roi fit observer à son conseil intime et à ses habiles conseillers que, pendant le temps que durerait le procès, dame Souriçonne et sa famille auraient tout le temps de manger son lard, ce qui l’exposerait à des avanies pareilles à celle qu’il venait de subir en présence de six têtes couronnées, sans compter les princes royaux, les ducs héréditaires et les prétendants : il demandait donc qu’un pouvoir discrétionnaire lui fût accordé à l’égard de dame Souriçonne et de sa famille.

Le conseil alla aux voix pour la forme, comme on